
J’ai souvent parlé du pardon dans mes articles, mais en 2025, je ne veux plus utiliser ce mot. Dans une culture judéo-chrétienne, il porte une énergie liée à cette vision. Nous sommes libres de choisir comment interpréter les événements ! Ce choix nous appartient pleinement et c’est notre plus grande liberté : la liberté de trouver une vision qui ne dégage pas la haine.
Personne n’a le droit d’influencer notre vie sans un choix conscient de notre part. Nos ennemis ont du pouvoir sur nous seulement si nous décidons de les voir comme tels ! Personne n’est un ennemi, sauf si nous le décidons. Un livre formidable, avec une expérience très intense, est Vous n’aurez pas ma haine. Ce livre résume pour moi le mécanisme de ce qu’on appelle le pardon et montre comment on peut rebondir après un drame.
La vie est telle qu’elle est, avec ses accidents, ses souffrances, ses gens coincés dans leurs traumatismes. Nous ne pouvons pas changer la vie, mais elle a des règles du jeu, comme :
- Le monde qui nous entoure est notre miroir, et c’est à nous seuls d’agir pour transformer ce que nous voyons.
- L’autre va aussi loin que nous lui permettons d’aller. Il nous respecte à la mesure où nous nous respectons nous-mêmes.
- L’autre danse sur la piste que nous lui offrons pour danser devant nous.
- Nous attirons à nous ce que nous portons dans notre subconscient. J’ai une histoire tragique à ce sujet à raconter. Une fois, dans un groupe de constellation familiale, une femme a partagé son histoire de viols répétés. C’était une expérience qu’elle avait vécue dans sa famille, et qui était très présente dans ses mémoires cellulaires. Malgré tous les efforts d’évitement et d’isolement qu’elle avait pu mettre en place, elle a également été violée alors qu’elle était sous anesthésie médicale. Je me suis demandé comment il se fait qu’elle soit particulièrement touchée encore et encore par le phénomène du viol. C’est là qu’on comprend que nous sommes des aimants pour notre subconscient, avec ses conflits non résolus et ses blessures non identifiées.

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Le pardon – porte d’éveil spirituel !

Ce qui est le plus important à comprendre dans le pardon, c’est qu’il n’y a rien à pardonner.
Il n’y a rien à pardonner, car le pardon ne peut être un jeu de victimisation ni de supériorité.
Il n’y a rien à pardonner, puisque la vie est une perfection de l’imparfait.
Il n’y a rien à pardonner, mais une occasion de remercier pour l’éveil de ta créativité.
Il n’y a rien à pardonner, car ce n’est que la vie qui se manifeste.
Il n’y a rien à pardonner, car rien dans la vie n’est personnalisé.
Cependant, tu peux prendre l’impardonnable qui te touche comme une occasion de te détacher, de t’individualiser et de développer ta souveraineté.
Il n’y a rien à pardonner, car même ceux qui t’ont appris à marcher, à travailler, ou même à méditer, peuvent commettre des actes graves, soit en répondant par automatisme à ce qui est demandé, ou plutôt à ce que tu as généré, soit par égoïsme, ou simple limitation de notre humanité.
Il n’y a rien à pardonner, car l’autre, tout comme toi, porte en lui son karma, ses insécurités, ses névroses et a le droit d’être temporairement malade, de changer d’avis, de ne pas te choisir et de se tromper.
Il n’y a rien à pardonner, mais un moment de conscientisation sur l’endroit où tu places ta focalisation, car la haine, les remords, les ruminations, et les punitions subtiles que tu entretiens, œuvrent en maître pour ton ego – et font de toi ton propre bourreau.
Il n’y a rien à pardonner, mais plutôt une occasion de rebondir et surtout de te choisir.
Il n’y a rien à pardonner, mais une occasion de s’honorer, de se connecter à la source et de laisser l’entier de son être vibrer.
Il n’y a rien à pardonner, mais une question de vivre sa vie et surtout de s’affirmer.
Il n’y a rien à pardonner, car la victimisation est un choix, une étape, et une question de responsabilité : la responsabilité de récupérer sa dignité et l’entier de son être, d’apprendre à la préserver, de prendre sa place et d’avancer.
Le pardon, lui, est une occasion d’accueillir, d’accepter sans forcément cautionner, de se désencombrer pour ouvrir la porte de la liberté.
Si le pardon est demandé, rappelle-toi que c’est un test de la vie pour voir si tu aimes la vie malgré les éclairs et les tornades.
Rappelle-toi que la vie te teste pour voir si, malgré ce que tu n’aimes pas, tu respectes la vie en toi et si tu peux rester gourmand(e) de joie, d’amour, d’éveil et d’extase.
Et si certains passages sont trop durs, as-tu le courage d’aimer la vie, non pas pour ce qu’elle t’offre, mais pour ce qu’elle est ?
Genève le,
Aurika Ursu
Le leadership au service de la conscience
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Choisir la libérté du pardon

En cette nouvelle rentrée d’automne,
Je décide d’honorer la liberté qu’offre le pardon.
Le pardon, non pas comme un geste de supériorité : « Je te pardonne »,
Mais plutôt comme une ouverture du cœur avec la conscience : « Je suis le co-créateur ».
C’est ce qu’il y a à faire lorsque tout en soi est aligné, mais que le corps semble résister.
Quand le corps refuse d’avancer, c’est parfois le signe qu’il reste des mémoires erronées à libérer.
Voici mon récit de pardon d’aujourd’hui :
À vous, ceux que je vous en veux, ceux que j’ai jugés, culpabilisés et condamnés,
Même ceux que j’ai placés en supériorité
Comme mes parents, le gouvernement, les thérapeutes, les enseignants…
Ceux avec qui j’entretiens des remords…
Comme mon frère, des amis ou même mon ex-mari,
Je vous dis aujourd’hui MERCI.
Merci, car vos actions ont été les forces motrices qui ont façonné ma vie.
J’ai créé ma vie avec ce que vous avez fait.
La colère que vous avez réveillée, m’a servi à avoir plus d’énergie vitale, à prendre ma place et à mieux exister.
En fin de compte, c’est moi qui vous demande pardon.
D’une manière ou d’une autre, je vous ai utilisés.
Avec vous, j’ai tracé le chemin que je parcours aujourd’hui.
Parfois, j’ai dû toucher le pire pour gagner en liberté, en pureté, pour défendre mes convictions, et même souvent pour avoir raison.
Je vous ai souvent jugés et blâmés inconsciemment à juste titre,
Cela dit, aujourd’hui, je sais que dans les années à venir, si vous revenez à mon esprit et dans mes mémoires cellulaires, ce sera pour vous remercier.
Merci de m’avoir montré ma valeur et mes principes.
Merci de m’avoir révélé mes dons et mes limites.
Merci de m’avoir montré le pire de moi-même, ce qui au fond ne m’appartient pas.
Grâce à ce que vous m’avez donné, je prends conscience de ma co-créativité.
Vous n’êtes pas plus insidieux que ce que je peux être envers moi-même,
Car ce que je peux voir, c’est ce que je connais déjà.
Ce que je peux tolérer c’est ce que je me fais,
Qui est le coupable ? À qui ça appartient ? Je ne sais pas.
Mais une chose est certaine, je ne veux plus vivre lié à ce qui ne me convient pas.
Si des mémoires cellulaires veulent encore avoir raison,
C’est simplement le désir de rester connecté qui est la valeur.
Mais cette fois-ci, je pardonne, surtout avec la conscience de ma co-création.
Cette fois-ci, je me libère de l’obsession d’avoir toujours raison, et du déni de la co-création.
Une obsession qui peut créer la pire des prisons.
Non seulement une prison, mais une guerre inconsciente qui se déroule dans un cycle perpétuel de destruction.
Et même si le « Je » ne prévaut pas toujours, j’ouvre les bras à l’amour.
L’amour est mon point de départ et ma destination.
C’est là mon élan et ma raison.
Bonne rentrée à tous.
Aurika Ursu